L’aviation de demain décolle du Mans

La présentation du Dragonfly, premier avion pensé pour la technologie hydrogène marque un tournant dans l’histoire de l’aviation légère.

Une première mondiale. Le Dragonfly a été présenté sur le tarmac de l'aéroport du Mans.
© Ville du Mans

Un retour vers le futur. Le Flyer III de Wilbur Wright a partagé, ce mardi 10 juin, le tarmac de l’aérodrome du Mans avec le prototype du Dragonfly conçu par la société Blue Spirit Aero. Plus d’un siècle sépare les deux aéronefs qui auront donc effectué leurs premiers pas dans la capitale sarthoise.

« Nous sommes fiers d’être en présence, ici, d’innovations de rupture qui ont révolutionné les mobilités au début du XXe siècle pour le Flyer et qui vont permettre de décarboner l’aviation de demain pour le Dargonfly », se réjouit Stéphane Le Foll. « Ces innovations qui nécessitent des visions de l’avenir, une capacité de se projeter sont à l’œuvre sur le territoire », rappelle le président de Le Mans Métropole.

Comme les frères Wright, les ambitions de Blue Spirit Aero ont rencontré un écho favorable au Mans profitant d’un écosystème mobilisé et enthousiaste autour des travaux de développement de l’hydrogène initiés par l’Automobile Club de l’Ouest en partenariat avec Le Mans Métropole depuis 2018.

« Le Dragonfly est le premier avion hydrogène au monde conçu à partir d’une feuille blanche. Nous avons la conviction que le rétrofit ne fonctionnera pas pour l’aviation. Les premiers résultats ne sont d’ailleurs pas au rendez-vous pour ces avions. L’idée pour le Dragonfly a été de penser ce dont avait besoin la technologie hydrogène pour fonctionner », explique Olivier Savin, fondateur de Blue Spirit Aero.

L’appareil dont la certification est annoncée pour 2027 incarne une aviation régionale du futur, propre, silencieuse et à faible empreinte carbone. Le démonstrateur présenté au Mans dispose en effet d’une autonomie de 3h de vol et 700 km pour 15 à 20 kg d’hydrogène. Les premiers vols d’essai sont annoncés pour 2026.

En attendant, Blue Spirit Aero va désormais poursuivre le développement de son avion au Mans avec le soutien des collectivités, de l’ACO et d’Edeis, gestionnaire de l’aérodrome. Une manière de réaffirmer que l’histoire de l’aviation s’écrit à nouveau au Mans.