Comment continuer à peindre alors que la mode est, à partir des années 1960, au pop art, au non-art, à l’art conceptuel et au minimalisme ? Telle est la question que pose cette exposition, dont le parcours, à travers une soixantaine d’œuvres, reflète la diversité des nouvelles démarches picturales fondées sur une autre conception du geste, du rôle de la couleur et de la notion de tableau.

Ces innovations font suite au triomphe de l’abstraction lyrique et gestuelle qui a caractérisé l’après-guerre et que les peintres cherchent à dépasser.

Les années 1960 correspondent à un moment de profond renouveau de la peinture abstraite. Les artistes simplifient leur pratique. Ils inventent de nouveaux outils et donnent à la couleur une expansion inédite sur la toile. L’abstraction n’est plus le lieu du lyrisme et de l’expressionnisme, mais une interrogation sur les moyens de la peinture.

Autour de 1968, une nouvelle génération d’artistes incarnée par les membres du groupe Supports/Surfaces prolonge cette recherche de neutralité dans la peinture. À travers l’adoption de gestes simples et le recours à des toiles libres, ils procèdent à la déconstruction du tableau. Cependant, au cours des années 1970, certains artistes restent attachés à l’usage du châssis et vers 1980, le tableau s’impose à nouveau comme un enjeu de la peinture où s’exprime une nouvelle conception de l’espace, du geste et de la couleur.

Le catalogue de l’exposition, sous la direction scientifique de Victor Vanoosten, comporte 250 illustrations, 212 pages dont six entretiens et un important ensemble de documents et d’archives lié au contexte de création des œuvres
Il est publié aux éditions Arteos, au prix de 29 €.